Le diabète expliqué simplement

Qu'est-ce que le diabète et comment peut-on lutter contre cette épidémie mondiale dont l'expansion est principalement due à notre mode de vie !
Quand on aime... on partage !

Les différents types de diabète

Le diabète provient toujours d’un défaut de fonctionnement d’une hormone : l’insuline. Cette protéine sécrétée par notre pancréas est chargée, telle une clef, d’ouvrir la porte de nos cellules afin d’y permettre l’entrée des sucres ingérés, véritables carburants, avec l’oxygène, pour notre métabolisme.

Le taux du sucre sanguin (glycémie), qui en principe s’élève doucement après un repas contenant des glucides (voir notre article sur les différents sucres ajoutés), revient à son taux normal grâce à l’insuline quelques heures après. En cas de défaut de production de l’insuline par le pancréas, ou quand toute cellule devient résistante à son signal, le taux de sucre ne redescend pas suffisamment dans le sang, restant alors trop élevé et ce durablement.

Le diabète se caractérise donc par une augmentation prolongée du taux de sucre dans le sang (plus précisément supérieur à 1,25 g par litre de sang) mesuré par la glycémie. On parle d’hyperglycémie.

Il existe deux types de diabète qui se différencient par les mécanismes à l’origine de la maladie : le diabète de type 1 (DT1) et celui de type 2 (DT2).

Le diabète de type 1

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui se caractérise par un défaut de production d’insuline par le pancréas. Dans ce cas, le patient n’a malheureusement pas le choix que de prendre de l’insuline pour survivre.

Ce type de diabète est lié à des facteurs génétiques. Il concerne environ 10% des patients atteints de diabète. Il est généralement diagnostiqué chez les enfants.

Le diabète de type 2

Le diabète de type 2, quant à lui, est causé par une résistance à l’insuline. La personne produit bien de l’insuline, mais son corps a développé une résistance qui le rend insensible à elle. Le pancréas produit alors trop d’insuline. Il existe des médicaments sur le marché, mais sans changement radical de mode de vie et d’alimentation, le pancréas finit tôt ou tard par s’épuiser ce qui a pour conséquence un déficit de production d’insuline. Ils doivent donc absolument prendre de l’insuline comme pour les diabétiques de type 1.

Le diabète de type 2 est principalement lié à un régime alimentaire inadapté et concerne environ 90% des patients atteints de diabète. Il est plus fréquent chez les adultes âgés de 45 à 60 ans. Cependant, en raison des changements dans les habitudes alimentaires, le diabète de type 2 est de plus en plus fréquent chez les personnes plus jeunes (adolescents et enfants compris).

Ceci est un réel problème puisque c’est précisément la période durant laquelle s’acquièrent les habitudes alimentaires et celles relatives à la pratique d’une activité physique. Deux leviers primordiaux dans la prévention de la maladie.

À savoir également que prendre de l’insuline n’est pas sans conséquences, notamment sur votre poids. Il est donc essentiel d’éviter d’arriver à ce stade et d’agir en amont.

Diabète de type 2, un développement sur le long terme

Le diabète de type 2 se développe progressivement sur de nombreuses années sans nécessairement causer de symptômes apparents. L’hyperglycémie reste souvent indétectable pendant de longues périodes. La maladie est généralement détectée par hasard lors d’un test sanguin ou en cas de complications.

Les symptômes de l’hyperglycémie

Certaines personnes peuvent ne pas présenter de symptômes d’hyperglycémie marquants. Cependant, lorsque le taux de sucre dans le sang devient trop élevé, les symptômes suivants peuvent apparaître :

  • Fatigue
  • Urines abondantes
  • Soif intense
  • Faim exagérée
  • Perte de poids involontaire
  • Irritabilité
  • Étourdissements

Si vous présentez ces symptômes, il est recommandé de consulter un médecin pour un diagnostic définitif, qui inclura un test de glycémie. Vous pouvez aussi vous tester vous-même grâce à un glucomètre, en vous testant à jeun le matin dans un premier temps.

La glycation… qu’est-ce-que c’est ?

Imaginons un verre d’eau dans lequel nous ajoutons une bonne dose de sucre. Imaginons maintenant que nous souhaitions touiller l’eau avec notre doigt (malheureusement, nous n’avons pas de petite cuillère sous la main). Que se passe-t-il ? Ça colle ! Les protéines de notre peau se sont liées au sucre.

Eh bien ! Dans notre corps, il se produit exactement la même chose avec le sucre. Nos protéines se collent au sucre ce qui les empêche de remplir leur fonction : structure, enzyme, messagère, réparateur cellulaire, etc. C’est la glycation. Elle a pour effet d’engendrer une série de blocages et de dysfonctionnements dans notre corps. Les protéines visées en premier lieu seront celles de tout l’arbre vasculaire et notamment celles de la microcirculation des reins, des yeux et du cerveau.

Vous comprenez désormais comment une trop grande quantité de sucre dans notre corps, plus particulièrement dans nos artères, peut être dévastatrice pour notre santé.

Les conséquences du diabète

Le diabète est une maladie qui peut causer des complications graves à long terme, après des années de déséquilibre au niveau de la glycémie.

  • Le diabète de type 2 accélère l’athérosclérose, qui est à l’origine de nombreuses maladies cardiaques. Les personnes atteintes de cette maladie ont en moyenne des accidents cardiovasculaires (infarctus, AVC) 15 ans avant les autres ;
  • Le diabète est la principale cause de cécité chez les personnes de 20 à 74 ans ou d’insuffisance rénale (néphropathies) ;
  • Il peut également engendrer des maladies hépatiques (stéatose non alcoolique aussi appelée “maladie du foie gras” ou “maladie du soda”) ;
  • 60 à 70 % des diabétiques ont des problèmes nerveux comme la perte de sensibilité dans les mains et les pieds, une mauvaise digestion, le syndrome du canal carpien, l’impuissance ;
  • Les amputations : chaque année, 5 000 amputations de membres sont pratiquées en France à cause du diabète ;
  • L’hygiène buccale : presque un tiers des personnes diabétiques ont de graves problèmes de gencive.

Le prédiabète

Il existe un état appelé prédiabète, qui se produit juste avant le développement du diabète de type 2.

Il est important de le reconnaître, car il est souvent un précurseur du diabète.

À noter que la pratique d’une activité physique seule ne permet pas de se prémunir contre le développement du prédiabète. Une alimentation équilibrée est primordiale.

Le diabète, une maladie mondiale en expansion

Le diabète est une épidémie mondiale.

En 1980, 108 millions de personnes souffraient du diabète. En 2021, ils étaient 537 millions.

En l’espace de 40 ans, le nombre de diabétiques a été multiplié par 5 malgré la mise à disposition sur le marché de nombreux traitements médicaux.

Ce nombre pourrait même atteindre les 800 millions d’ici une vingtaine d’années.

graphique population adulte atteinte du diabete pourcentage 2
* États-Unis et Canada

La proportion de diabétiques (%) est déterminée en pourcentage de la population de chaque zone géographique (adultes de 20 ans ou plus). Le pourcentage de la population “jeune” (0-19 ans) est déterminé sur la population totale. Le pourcentage du nombre de diabétiques non diagnostiqués est déterminé par rapport au nombre de la population âgée de 20 ans ou plus.

Source : Estimation du nombre de la population adulte atteinte du diabète (2021)

Le graphique ci-dessus montre que ce sont les pays du Moyen-Orient qui comptent le plus de personnes atteintes du diabète proportionnellement à leur nombre d’habitants. Le Koweït et le Pakistan sont en haut de tête avec plus de 25% de diabétiques. Le chiffre réel du Pakistan pourrait d’ailleurs être beaucoup plus élevé du fait que La Fédération Internationale du Diabète estime qu’en 2021, près de 38% des personnes atteintes du diabète n’étaient pas diagnostiquées.

Les pays les moins touchés par cette maladie seraient les pays d’Afrique Subsaharienne et l’Europe du Nord avec un taux inférieur à 5%. Cette situation est toutefois à nuancer pour l’Afrique Subsaharienne, car le pourcentage de diabétiques non diagnostiqués est assez élevé (près de 54% contre une moyenne mondiale de 39%).

La France, quant à elle, se situe dans la moyenne européenne avec environ 9% de la population atteinte du diabète. Le pourcentage de personnes non diagnostiquées est tout de même de 28%. Le pourcentage réel de personnes atteintes de cette maladie est donc, selon les estimations de la fédération, davantage proche des 11%. En termes de nombre, cela représenterait plus de 5 millions de personnes, ce qui est assez déroutant pour un pays reconnu mondialement pour sa gastronomie.

Les facteurs de risques

Certaines caractéristiques génétiques favorisent sans doute le développement d’un diabète. Néanmoins, il existe deux facteurs clés pouvant conduire au développement de cette maladie : la sédentarité (manque d’exercice) mais surtout une alimentation trop sucrée.

La meilleure façon d’éviter ce sucre dans l’alimentation est de consommer des produits faits maison et de ne pas utiliser trop de sucre dans ces compositions, notamment pour les gâteaux et autres produits sucrés. Évidemment, le manque de temps est souvent évoqué comme étant un frein mais est-ce vraiment un manque de temps dont il s’agit plutôt que d’une volonté de refuser de le prendre ?

Ce manque de temps, hypothétique ou non, conduit beaucoup de ménages à recourir aux produits industriellement fabriqués pour tout ou partie des repas de la journée (petit-déjeuner, déjeuner, dîner et collations). Et malheureusement, beaucoup de personnes minimisent les effets dévastateurs de ce type produits sur la santé (notamment du fait de leur teneur en sucre) au point de banaliser leur consommation, et cela, dès le plus jeune âge.

Pour votre santé et celle de vos enfants, évitez tant que faire se peut les produits industriellement fabriqués (restauration ne proposant pas du fait maison y compris). Vous maintenir en bonne santé n’est pas leur vocation première.

Le diabète de type 2, une maladie incurable ?

Concernant le diabète de type 2, plusieurs questions se posent :

  • Pourquoi le diabète se propage et s’amplifie-t-il dans les pays dits développés, pourtant à la pointe de l’innovation technique et médicale dans le monde, alors que cette pathologie n’affecte en général pas les peuples qui ne vivent pas et ne mangent pas de la même façon que nous (dit autrement, qui mangent plus sainement) ?
  • Pourquoi le diabète affecte-t-il ces mêmes populations dès qu’elles adoptent le mode de vie « à l’occidentale » (par exemple, le Japon), comme l’attestent plusieurs études épidémiologiques ?
  • Pourquoi des enfants de plus en plus jeunes sont-ils atteints de diabète ?

Les spécialistes ont bien entendu envisagé la piste génétique qui intervient pour partie, mais ils nous confirment surtout que notre mode de vie, nos habitudes alimentaires et la qualité de notre alimentation participent activement à la prévalence et au développement du diabète. Trop de sucres, de céréales et de farines raffinées, trop d’acide gras oméga-6, trans et hydrogénés… mais pas assez de vitamines, d’antioxydants, d’oligoéléments, de fibres, d’acide gras de type oméga-3… voilà ce qui caractérise aujourd’hui notre alimentation occidentale dans son analyse nutritionnelle.

La prise en charge du diabète sur un plan préventif et curatif doit impérativement intégrer la qualité des nutriments ingérés, et surtout celle des glucides, en s’intéressant d’abord à leur charge glycémique, préférable à une analyse sucres rapides, sucres lents, qui est obsolète maintenant.

Le diabète de type 2 est très souvent considéré comme étant une maladie incurable. Il est habituellement expliqué aux patients par leur médecin qu’ils doivent « vivre avec » et apprendre à contrôler leur sucre avec des médicaments ou des injections d’insuline.

Or, de nombreuses études ont démontré que cette maladie n’est pas forcément une fatalité et qu’il est possible de ne pas avoir à prendre des médicaments toute sa vie pour “stabiliser” son diabète.

Voici quelques exemples d’études allant dans ce sens :

  • Un essai pilote randomisé, parallèle et ouvert réalisé en 2017. Il portait sur 83 participants suivis pendant 52 semaines. Leur conclusion était la suivante : “une courte cure de style de vie intensif et de pharmacothérapie permet d’obtenir une normoglycémie sous traitement et favorise une perte de poids soutenue. Il peut également permettre une rémission prolongée du diabète sans médicament et soutient fortement les études en cours sur de nouveaux schémas thérapeutiques ciblant la rémission” ;
  • Une étude portant sur 11 participants sur une durée de 8 semaines réalisée en 2011. Leur conclusion était la suivante : “Nous avons la démonstration que le défaut de sécrétion d’insuline et le défaut d’action hépatique de l’insuline qui caractérisent le diabète de type 2 sont inversés simultanément que la diminution des triglycérides d’acides gras dans le pancréas et le foie. Ceci est d’une grande importance pour comprendre la maladie. Cette découverte permet de comprendre le comportement du diabète de type 2 dans les populations ainsi qu’au niveau individuel. Cela a des implications majeures pour les personnes diagnostiquées avec un diabète de type 2 qui doivent être informées qu’elles souffrent d’une maladie potentiellement réversible et non inévitablement évolutive” ;
  • À la suite de cette dernière publication, l’intérêt du public a incité les auteurs à mettre à disposition des informations sur l’inversion du diabète. Peu de temps après, des individus ont commencé à faire part de leurs expériences personnelles en tentant d’inverser leur diabète. Cela a permis à une équipe de scientifiques de collecter les données relatives à ces initiatives personnelles. Voici la conclusion qui en a été faite : “les données démontrent qu’une perte de poids volontaire réalisée à la maison par des personnes soucieuses de leur santé peut inverser le diabète de type 2”.

Si vous souffrez du diabète de type 2 et que vous souhaitez suivre un programme afin de tenter d’inverser votre diabète, veuillez au préalable en discuter avec votre médecin. Un suivi médical en parallèle est nécessaire.

Quand on aime... on partage !