L’ortie, alliée de la santé masculine

Quand on aime... on partage !

Certaines plantes nous émerveillent par leur beauté éclatante et la richesse de leurs couleurs. Ce n’est pas vraiment le cas de la grande ortie… Et pourtant, c’est bien dommage, surtout aujourd’hui, à une époque où l’on vit plus longtemps que jamais. Mais vivre longtemps ne signifie pas toujours vivre en bonne santé.

Au détour d’un sentier, dans un coin de clairière, une touffe d’orties, même discrète, impose le respect — parfois de manière piquante. Elle mérite notre attention, et pourquoi pas, un moment de réflexion. Car l’essentiel, avec l’ortie, se passe sous terre, dans l’ombre : c’est là, dans ses racines, que se joue une alchimie précieuse.

L’ortie aime les sols riches en nitrates et s’installe souvent dans des lieux “chargés d’histoires” : ancien passage d’animaux, pollution, ou richesse particulière du sous-sol. En croisant une station d’orties, on peut donc s’interroger sur ce que raconte ce sol. Et si vous commencez à mener l’enquête, vous ne verrez plus cette plante du même œil.

En suivant la pensée de Paracelse et sa théorie des signatures, on peut voir dans les racines de l’ortie un miroir de la fonction prostatique chez l’homme : discrète, souterraine, et pourtant essentielle à l’équilibre général.


Le cap des 50 ans

À partir de 50 ans, les hommes entrent dans une nouvelle phase hormonale, marquée par l’activité d’une enzyme : l’aromatase. La production de testostérone diminue, avec souvent à la clé une baisse de vitalité. Mais surtout, on observe fréquemment une augmentation du volume et de la vascularisation de la prostate. Cela peut entraîner des gênes urinaires : jet affaibli, sensation de vessie jamais vraiment vide, envies plus fréquentes.

Une fois le risque de cancer écarté, ce phénomène bénin — appelé hypertrophie bénigne de la prostate — peut être soulagé grâce aux propriétés des racines d’ortie. Celles-ci sont connues pour leurs effets immunomodulants, diurétiques et antirhumatismaux. Et surtout, elles contiennent une lectine spécifique, l’UDA (Urtica dioica agglutinine), particulièrement utile pour ce trouble.


Prévenir tout en se faisant plaisir

En prévention, dès les premiers signes de fatigue persistante, d’irritabilité ou d’anxiété inhabituelle, une tisane d’ortie peut avoir toute sa place. Elle est déconseillée chez les enfants de moins de 12 ans — mais ce n’est pas à cet âge qu’on s’inquiète de sa prostate ! La seule vraie contre-indication concerne les personnes allergiques aux plantes de la famille des Urticaceae.

Les racines d’ortie ayant un goût plutôt neutre, on peut facilement les intégrer dans un mélange de plantes agréable à boire, idéalement le matin. Pour une fois, on pourra demander à Pépé d’aller cueillir quelque chose… dans les orties !

Notre recette de tisane prostatique

(Mélange pour 100 g)

  • 30 g de racines d’ortie pour son action inhibitrice sur la 5 alpha-reductase et l’aromatase.
  • 30 g de feuilles de sarriette pour son effet tonique et stimulant.
  • 25 g de feuilles de romarin, ce protecteur hépatique bénéficiant d’un pouvoir antioxydant.
  • 15 g de feuilles de cassis, antioxydant lui aussi et angioprotecteur (il renforce la résistance des capillaires sanguins).
  • 10 g de rhizomes de galanga; encore un antioxydant, doublé d’un effet anti-inflammatoire. Plongez 3 cuillérées à soupe du mélange dans un litre d’eau froide. Portez à ébullition et, hors du feu, laisser infuser 10 minutes avant de filtrer. Consommez 3 tasses par jour avant 17 heures, sur des périodes d’environ 10 jours entrecoupées d’une semaine de pause. Une cure dure minimum un mois, et l’utilisation à long terme est possible.
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