4 acides gras à connaître : oméga-3, oméga-6, oméga-7 et oméga-9

Acides gras, saturés ou pas, oméga… il n'est vraiment pas évident de s'y retrouver. Quelques lignes pour être imbattable sur les acides gras.
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En 2011, pendant leurs recherches au Tokyo Innovation Center sur des souris obèses et diabétiques, trois chercheurs japonais ont fait une découverte fascinante. Ils ont observé que les souris recevant quotidiennement de l’acide palmitoléique, l’oméga-7 le plus répandu, ont montré une amélioration significative de leur état diabétique après seulement 30 jours : elles ont réduit leur prise de poids, diminué leur glycémie et présenté une meilleure sensibilité à l’insuline 1.

1 : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21774832/

Qu’est-ce que les omégas ?

Les termes oméga-3, oméga-6 ou encore oméga-9 font référence à la structure chimique de certains acides gras insaturés. Cette nomenclature est utilisée pour classer ces acides gras en fonction de la position de leur première double liaison dans leur chaîne carbonée.

Origine du terme “oméga”

Le mot “oméga” vient de la dernière lettre de l’alphabet grec (Ω). Dans ce contexte, il est utilisé pour indiquer que l’on compte à partir de l’extrémité de la chaîne carbonée opposée au groupe carboxyle (COOH).

Signification du chiffre

Le chiffre qui suit “oméga” indique la position de la première double liaison en comptant à partir de l’extrémité méthyle (CH3) de la molécule.

Exemples :

  • Oméga-3 : La première double liaison se trouve au 3ème atome de carbone à partir de l’extrémité méthyle.
  • Oméga-6 : La première double liaison est au 6ème atome de carbone.
  • Oméga-9 : La première double liaison est au 9ème atome de carbone.

Importance biologique

Cette classification est importante car la position de la double liaison affecte les propriétés biologiques et les fonctions de ces acides gras dans l’organisme.

Nomenclature alternative

On utilise parfois la notation “n-3”, “n-6”, ou “n-9” au lieu de “oméga-3”, “oméga-6”, ou “oméga-9” respectivement. Cette notation a la même signification.

Cette terminologie permet aux scientifiques et aux professionnels de la santé de communiquer précisément sur la structure et les propriétés de ces acides gras essentiels, facilitant ainsi la recherche et les recommandations nutritionnelles.

Comment s’y retrouver dans la grande famille des acides gras ?

Le rôle des acides gras

Les acides gras jouent plusieurs rôles cruciaux dans le corps humain.

  • Une source d’énergie extraordinaire : principale réserve énergétique de l’organisme, ils fournissent plus du double d’énergie par gramme que les glucides ou les protéines.
  • Notre structure cellulaire : ce sont des composants essentiels des membranes cellulaires. Ils contribuent à la fluidité et à la perméabilité des membranes.
  • Isolent et protègent : ils forment une couche protectrice autour de certains organes et contribuent à l’isolation thermique du corps.
  • Travail de signalisation : ils sont précurseurs d’hormones et de molécules de signalisation (eicosanoïdes) et sont impliqués dans la régulation de l’inflammation, la coagulation, et la pression artérielle.
  • Absorption des vitamines : ils facilitent l’absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K).
  • Développement cérébral : certains acides gras, notamment les oméga-3, sont essentiels au développement et au fonctionnement du cerveau.
  • Régulation génique : ils peuvent influencer l’expression de certains gènes.
  • Maladie cardiovasculaire : les acides gras insaturés, en particulier, peuvent contribuer à la santé du cœur et des vaisseaux sanguins.
  • Fonction immunitaire : ils participent à la modulation de notre système immunitaire.
  • Une belle peau : ils contribuent à maintenir l’intégrité et l’hydratation de la peau.

Les différents types d’acides gras

  • Acides gras saturés (acides non essentiels*)
    • Exemple : Acide palmitique
    • Source : graisses animales
  • Acides gras insaturés
    • Acides gras mono-insaturés (une seule double liaison – acides non essentiels*)
      • Oméga-7
        • Exemple :
          • Acide vaccénique
          • Acide palmitoléique
          • Acide ruménique
        • Source : huile d’argousier ou de noix de macadamia
      • Oméga-9
        • Exemple : Acide oléique
        • Source : Huile d’olive, avocat
    • Acides gras polyinsaturés (plusieurs doubles liaisons – acides essentiels*)
      • Oméga-3 (voir page de l’ANSES)
        • Exemple :
          • Acide alpha-linolénique (précurseur ALA)
            • Source : végétaux terrestres (noix, huile de colza, de soja, de lin, etc.)
          • Acides eïcosapentaènoïque (EPA) ou acides docosahexaènoïque (DHA)
            • Source : animaux marins (poissons gras comme le saumon, le thon, le maquereau, le hareng, la sardine et l’anchois, etc.)
      • Oméga-6
        • Exemple : Acide linoléique (LA)
        • Essentiel* : oui
        • Source : tournesol, maïs

En résumé, les termes “saturé”, “mono-insaturé” et “polyinsaturé” décrivent la structure générale des acides gras. Les “omégas” spécifient la position de la première double liaison dans les acides gras insaturés. Chaque acide gras spécifique, comme l’acide linoléique ou l’acide oléique, a une structure unique qui détermine ses propriétés et ses fonctions dans l’organisme.

*Les acides pouvant être fabriqués par notre organisme sont considérés comme non essentiels mais cela ne signifie pas qu’ils ne sont pas importants pour notre santé.

Attention au déséquilibre oméga-6 et oméga-3

Les acides gras oméga-3 et oméga-6 sont essentiels à notre organisme, mais ne peuvent pas être produits par celui-ci, contrairement aux oméga-9. Il est donc crucial de les intégrer dans notre alimentation quotidienne. Cependant, un équilibre entre ces deux types d’acides gras est nécessaire, car une surconsommation d’oméga-6 peut entraver l’assimilation efficace des oméga-3 par notre corps.

Actuellement, les adultes français consomment en moyenne deux à trois fois plus d’oméga-6 que recommandé. Cette surconsommation est en partie due à l’utilisation préférentielle d’aliments riches en oméga-6 par l’industrie agroalimentaire.

Il est également important de souligner que l’alimentation des animaux d’élevage joue un rôle majeur dans ce déséquilibre. Les régimes alimentaires basés sur le tournesol, le soja et le maïs, riches en oméga-6, se retrouvent dans les produits de consommation courante comme la viande, les œufs et le lait.

Pour remédier à cette situation, certains éleveurs ont commencé à réintroduire des plantes riches en oméga-3 dans l’alimentation de leurs animaux, telles que le colza, la luzerne et les graines de lin. Cette initiative vise à rééquilibrer le rapport oméga-6/oméga-3 dans les produits d’origine animale. Les produits labellisés “Bleu-Blanc-Cœur” sont un exemple de cette approche.

La particularité des oméga-7

Contrairement aux oméga-3 plus connus, les oméga-7 sont des acides gras monoinsaturés avec une structure moléculaire spécifique. En effet, la particularité des oméga-7 est qu’ils agieraient également comme une hormone lipidique, régulant le métabolisme des graisses et favorisant l’utilisation de l’énergie par les muscles plutôt que son stockage sous forme de graisse.

Des recherches menées à la Cleveland Clinic ont également mis en évidence les bienfaits cardiovasculaires des oméga-7, notamment une réduction des triglycérides, du LDL cholestérol et des marqueurs d’inflammation.

Bien que moins présents dans notre alimentation quotidienne que les oméga-3, les oméga-7 se trouvent principalement dans l’argousier, un arbrisseau originaire de l’Himalaya mais désormais cultivé dans plusieurs pays, y compris en France. On peut également en trouver dans les noix de macadamia et l’huile d’avocat.

L’intérêt croissant pour les oméga-7 conduit à une augmentation de leur disponibilité sous diverses formes, notamment des compléments alimentaires et des produits dérivés de l’argousier.

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